Un stage d’impro pour oser s’exprimer


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Des minis comédiens ont suivi un stage de théâtre pendant trois jours à la salle Prétentaine. Grâce aux conseils de Martin-James Vanasse, directeur artistique de la compagnie GIFLE, six jeunes rolivalois se sont initiés à la pratique de l’improvisation, de quoi susciter des vocations….

Enfiler le costume d’un artiste sans n’avoir jamais fait de scène. C’était le but du stage intensif organisé par le CCAS (Centre Communal d’Action Sociale)  de Val-de-Reuil dans le cadre du dispositif de l’escale culturelle. Du mercredi 28 à vendredi 30 octobre, six jeunes collégiens et lycéens ont appris le théâtre d’impro dans le but de décomplexer la prise de leur parole et de prendre confiance en eux.

Plus facile à voir qu’à faire

“C’est la fin du monde !” s’exclame Eda telle une véritable actrice. Depuis mercredi, la jeune adolescente de 13 ans s’essaye au théâtre six heures par jour avec ses cinq autres camarades à la salle Prétentaine. Pauline Bonet, référente du parcours PRE (programme de réussite éducative) du CCAS, explique le double intérêt de ce stage : “Le théâtre favorise la confiance en soi. Ça leur permet de voir les bases et d’être paré pour affronter des futurs oraux ou bien des situations de la vie quotidienne.”

Par groupes de trois, les jeunes doivent improviser plusieurs pièces en quelques minute à l’aide d’un thème précis donné par Martin-James Vanasse. Après avoir joué leur impro “destination le sud” , le comédien débriefe sur les points positifs et négatifs en leur donnant des conseils pointilleux : “ça allait dans tous les sens, vous avez fait un mix entre l’impro et la compari.”

Ce stage intensif  a séduit les jeunes gens qui ne se rendaient pas compte du travail à accomplir pour devenir un artiste. “Le théâtre ce n’est pas ce que l’on croit, c’est pas facile. J’en ai jamais fait, tout à un début. C’est un bon essai, peut-être qu’à l’avenir je serais humoriste.” projette la lycéenne de 16 ans, Khadiga, qui se voit déjà au Zénith. Seyda aussi n’aurait jamais imaginé la difficulté de la comédie. Cette jeune curieuse de 15 ans voulait approfondir ce qu’elle avait déjà vu à l’école primaire : “Je ne savais pas que c’était aussi dur. Je me disais que c’était simple, mais il y a beaucoup de vocabulaire. Je trouve ça fabuleux, on s’est beaucoup amusé.” Son frère, Omer, trouvait le concept aguichant. “Je me suis dit que ça pouvait faire une activité. C’est sympa, j’ai appris beaucoup de termes et je connais mieux l’impro maintenant.” explique le collégien de 11 ans qui est prêt à revivre l’aventure mais ne se voit pas comédien à l’avenir : “Je veux être architecte de production en bâtiment.”  Quant à Salemadou, 13 ans, ce stage était un bon moyen pour “jouer sur scène.”

Se forcer à exprimer ses idées

Certains d’entre eux n’auraient jamais osé parler en public et encore moins devenir des comédiens. Eda a d’ailleurs accepté ce stage pour vaincre sa timidité. “J’en ai fait en primaire, et je voulais voir comment ça se passait. Maintenant, j’ai plus confiance en moi. Je suis timide à la base, j’arrivais pas trop à parler. Cela m’a beaucoup aidé.” souligne la mini actrice de 13 ans qui se voit bien en ouverture de rideau. Un enjeu important pour l’intervenant, Martin-James Vanasse, qui partage ses connaissances tout en poussant les jeunes au plus haut. “Là c’est le premier jet et ils se prêtent facilement au jeu. L’impro, c’est un déterminant social très fort, une ouverture culturelle avec laquelle on échange avec les autres. Tout le monde à plein d’idées, et il faut que chacun arrive à les exprimer. Et ça, les jeunes l’ont vite compris.” se réjouit le comédien qui, même en pause, observe ses élèves en train de créer une nouvelle pièce sans qu’il ne leur demande : “J’ai allumé quelque chose en eux et, ils vont continuer à l’entretenir et peut-être un jour produire. Pour preuve, j’ai croisé un jeune rolivalois que j’ai eu à l’école des Dominos il y a une dizaine d’années, et il se souvient de moi, il a entretenu cette soif de curiosité.” En plus de les aider à délier leur imagination et leurs langues, l’artiste exploite leurs origines si précieuse, que lui-même a expérimenté en 30 ans de carrière : “Chez eux, certains parlent dans une autre langue ou bien regardent la télévision de leur pays d’origine. Ils sont baignés au quotidien dans une autre culture, et cette double origine doit être conservée sur scène. Il faut jouer avec ! ” 

Les six rolivalois ont continué jusqu’à 16h30 avec un match d’improvisation mêlant humour et ironie. Une présentation devant leurs parents était prévu le 4 novembre à la MJA (Maison des Jeunes et des Associations). Confinement oblige, leur pièce est reportée pour protéger leur santé et celle de leurs ainés. Ils pourront montrer leur acquis dans leur salon pour amener un peu de gaieté tout en restant en sécurité !

 

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