Depuis début octobre, 20 ruches sont installées sur l’espace vert de l’ancien quartier du Mail. Une belle manière de redonner vie au lieu en attendant les nouvelles constructions !
Les bourdonnements s’entendent jusqu’à la lisière du Jardin des Animaux Fantastiques. C’est au printemps dernier que les derniers camions chargés de gravats quittaient définitivement le quartier du Mail pour laisser place à un immense terrain vierge où la nature reprend ses droits depuis quelques mois. En attendant la construction de 120 nouveaux logements par IBS dans les deux prochaines années, c’est un havre naturel qui vient se nicher devant la mairie. Comme il avait été fait sur l’îlot 14, un rucher de 20 ruches vient de prendre ses quartiers cet automne. Un lieu intimiste qui va offrir de nombreuses vertus au sol.
Plus d’1 million d’abeilles
Face aux Tilleuls, Acacias et 3 600 espèces de fleurs diverses qui jonchent les abords du terrain et celui du Jardin des Animaux Fantastiques, les ruches ont trouvé leur place à la perfection ! “Ce lieu est très intéressant pour les abeilles, il faut savoir qu’elles peuvent faire jusqu’à 6 km pour trouver de la nourriture. Donc, on ne peut pas prédire quel type de miel, nous allons avoir”, explique François Ditta, apiculteur et fondateur de l’île aux abeilles située aux Hauts-Près.
Au total, près de 200 ruches sont installées à Val-de-Reuil par cet apiculteur passionné qui aime transmettre son métier. Car en plus de produire du miel, les abeilles sont de véritables alliées pour la biodiversité. Chaque jour, une abeille peut butiner jusqu’à 700 fleurs et malgré sa taille, elle joue un rôle indispensable dans le bon fonctionnement de notre écosystème !
Saviez-vous qu’un tiers de la nourriture produite dépend des pollinisateurs, donc de ces petits insectes ? Que ce soit pour les végétaux ou les mammifères, installer des ruches est plus que bénéfique : “dans chaque ruche il y a 55 600 colonies d’abeilles, donc environ 1 million ici. À savoir que le processus de fécondation d’une abeille reine est possible 5 jours après sa naissance. Elle se fait attraper en plein vol par des faux-bourdons, c’est le vol nuptial. Elle peut pondre jusqu’à 3000 oeufs par jour selon son âge”, explique François qui ne cache pas sa hantise de perdre 20 à 25% de ses colonies à cause des frelons asiatiques et le varroa (un parasite néfaste pour les abeilles).
24 kg de miel par ruche
Si l’hibernation des insectes dorés commence, ce n’est qu’au printemps prochain que les premières récoltes pourront se faire. Tout au long de l’hiver, l’apiculteur va veiller à ce que ses “enfants volants” comme il aime les appeler, passent sereinement les mois de froid. “On élève nos propres reines, on prend soin de nos colonies, on respecte leur douceur, productivité et rythme. On n’est pas là pour les brusquer et si elles ont besoin, on leur met du sirop pour leur permettre de reprendre des forces dans des nourrisseurs”, souligne le passionné.
En moyenne, une ruche peut produire environ 24 kg de miel par an, soit près de 480 pots pour 20 ruches qui seront à retrouver dans la boutique des Hauts-près les mercredi et samedi matin de 9h à 12h30 ainsi que le vendredi soir. “Nous avons 50 revendeurs un peu partout dans le département et même à Paris ! La boulangerie des 4 Saisons distribue quelques pots également ! On fait aussi de la Propolis, de la gelée royale et toutes sortes de produits. On va regarder si elles trouvent leur nourriture, mais je suis confiant, sur l’îlot 14 ça marchait bien”, indique l’apiculteur qui vient par ailleurs d’implanter 12 ruches à la Ferme des 2 rives.
Des ateliers pédagogiques avec les écoles et le lycée Rolivalois seront également organisés pour faire découvrir aux plus jeunes les mystères de ces jolies petits insectes aux bénéfices exceptionnels !