Journée internationale des droits des femmes : Géraldine Garcia préconise la culture pour éduquer au féminisme


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Passionnée d’art en tous genres, Géraldine Garcia met tout en œuvre pour changer les normes en transmettant ses savoirs et en éduquant ses filles à la place des femmes dans la société. Portrait d’une Rolivaloise qui vit au jour le jour.

“J’emmène très régulièrement mes deux filles à l’Arsenal ; la culture, c’est la nourriture de l’esprit”, s’exclame Géraldine dans la salle de spectacle qui la fait vibrer tout au long de l’année. À 45 ans, cette Rolivaloise a  récemment mis un mot sur ses idéaux, sur une lutte qu’elle mène depuis toujours avec sa sœur : le féminisme. 

Hors normes

Ces sièges rouges, Géraldine les aime. Pourquoi ? Car la culture est ancrée dans sa personnalité. Elle est née dans le Sud de la France, là où la chaleur réchauffe les cœurs, à Montpellier. “Mon père travaillait dans le BTP, il a été muté en Normandie.  Je suis donc arrivée à Val-de-Reuil en 1989. À l’époque, la Ville ne rassemblait pas à celle d’aujourd’hui” , se souvient-elle en se remémorant son adolescence au collège Pierre Mendès- France. Mais du haut de sa dizaine d’années, Géraldine ne rentrait pas dans ce “moule” créé par la société. “Je ne collais pas trop à l’image d’une fille. Je venais du sud donc je parlais fort, je n’aimais pas les choses des autres filles. À cause de ça, j’ai été harcelée, critiquée, huée. Moi, je voulais avoir la même liberté que les garçons.” 

Elle change alors de collège pour aller à Louviers, puis s’engage dans des études secondaires de commerce au CFAIE rolivalois. “Je suis ensuite montée à Paris pour terminer mon BAC PRO. Ça a été une renaissance ! J’étais plus acceptée, je me sentais à ma place…”  Après quelques mois en région Parisienne, la jeune Géraldine revient aux sources pour passer son BTS d’assistante de gestion à Évreux dans l’objectif d’aider son père dans son cabinet de conseil. Mais le projet s’arrête et elle repart à Paris à la quête d’elle-même. 

“Pour avancer, il faut arrêter de se comparer”

Dans la capitale, Géraldine vit sa vie. Fan de R&B, de RAP et de HIP HOP, elle assiste aux premiers clips vidéo mettant en scène des artistes dénudées qui selon elle, ne sont pas à l’image de la liberté des femmes : “à l’époque et encore aujourd’hui, je ne comprenais pas. Ce n’est pas cela être une femme libre, ce n’est en aucun cas la sexualisation des corps ! Pas besoin de voir des femmes nues dans les pubs pour vendre… Mais ce n’est pas d’aujourd’hui, nombre d’écrivains et peintre rabaissaient la femme dans leurs œuvres.”

Géraldine se fait une place, elle travaille dans une société de transport routier, où les femmes se font rares, mais elle lève la voix pour se faire comprendre malgré les remarques sexistes et réductrices qu’elle peut recevoir. “J’étais beaucoup jugée sur mon physique et mon look. C’est d’ailleurs quelque chose qui est inculqué dans l’éducation féminine. La Diet culture (culture du régime) est notamment l’un de ces aspects, je suis de la génération Kate Moss : être toujours plus mince, plus belle aux yeux des autres, une rivalité entre femmes qui nous brise en deux. Contrairement aux hommes, les femmes sont toujours en compétition. Je pense d’ailleurs que pour avancer, il faut arrêter de se comparer et collaborer ensemble pour justement bâtir une société meilleure”, explique-t-elle en faisant référence à ses démons du passé sur le contrôle de son poids, un mal-être qu’elle a décidé de combattre depuis un an avec l’appui de son compagnon : il est l’exemple parfait que les hommes, quand ils sont à nos côtés, sont aussi un moteur pour le changement des mentalités !”

Une avancée qu’elle doit aussi à l’art, dans toutes ses formes. Si elle ne pratique aucune discipline, elle vit intensément chaque spectacle, séance de cinéma ou encore écoute de musique et aime côtoyer des artistes. Quand les premiers messages autour du hashtag #metoo sont tombés sur la toile, le premier déclencheur venait de se révéler sous ses yeux : “Je n’ai jamais mis un mot sur mes idéaux, voir que la parole se libère a été très fort. Voir qu’Asia Argento fasse tomber Weinstein et qu’Adèle Haenel se lève de sa chaise aux Césars abasourdie d’entendre que Roman Polanski avait un trophée, a été bouleversant.”

Une émotion face à un vécu. En effet, vers 20 ans, Géraldine a été victime de violences conjugales pendant 2 ans, lors d’une précédente relation. Terrée dans le silence, la terreur s’était diffusée dans tout son être : “On culpabilise, on s’enferme, ce n’est pas simple de pousser la porte d’un commissariat, surtout pour entendre des hommes qui ne comprennent pas.”

Éduquer les jeunes 

En 2008, elle donne naissance à des jumelles. 5 ans plus tard, mutée, séparée, elle repose ses valises pour de bon dans la commune nouvelle. Elle retrouve une ville changée où la culture y est plus présente que jamais. “L’art, c’est comme une pièce de monnaie, il y a la face négative et celle flamboyante riche de beauté et d’intelligence avec des grandes dames comme Agnés Varda, Coco Chanel ou encore Isabelle Marrant pour la mode, des actrices qui sortent du cadre, des chanteuses qui dénoncent comme Angèle…”, précise l’engagée qui fait une découverte avec sa sœur en écoutant les podcasts de Victoire Tuaillon “Le Coeur sur la table” de Binge Audio : “On a fait notre coming-out féministe à partir des premières écoutes. J’ai ensuite acheté plusieurs livres autour du sujet comme réinventer l’amour de Mona Chollet. J’ai pu mettre un mot sur les luttes que je porte depuis toujours.” 

 Une découverte qu’elle met en action dans l’éducation de ses filles pour qu’elles prennent leur place et fassent leurs propres choix de vie. Une pédagogie accès sur la bienveillance et la liberté : “Je pense qu’il faut éduquer les jeunes pour faire avancer la société et cela passe par la culture, je leur achète des livres sur le sujet, ma mère nous a emmenées voir le film Bagdad au cinéma des Arcades, on regarde des interviews de figures féministes ensemble, je leur parle de mon icône Aïssa Maïga une actrice africaine… Je sens déjà qu’il y a quelque chose qui se met en place avec leurs copines. Les jeunes garçons doivent être aussi éduqués, il faut leur dire qu’ils peuvent exprimer leurs émotions !!”

Le début d’un long chemin commencé il y a plus de 200 ans que Géraldine espère terminer un jour pour que la femme soit enfin intégrée au sein de la société tout en prenant en compte et en utilisant les compétences de chacune pour une avancée collective avec les hommes. “Une société faite par les femmes, pour les femmes, faite par les hommes pour les hommes, ensemble” , termine la Rolivaloise qui a entrepris une formation de conseil en image afin d’aider les femmes à prendre soin d’elles et se mettre en valeur. Un travail qu’elle fait sur elle-même depuis quelques années lui permettant d’avoir une assurance puissante et de continuer de lutter en faveur du féminisme et surtout de l’humanisme.

 

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