Théâtre de l’Arsenal : “Tartuffe” de Molière, Compagnie Yves Beaunesne
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Au départ, il y a un homme a qui l’on ne peut faire d’emblée le procès de la sincérité́ : c’est juste un homme fou amoureux d’une femme, un va-nu-pieds irradiant de ferveur ascétique et qui partage avec les pauvres ce qu’il reçoit, un homme aimé d’un ami dévorant. Si la famille qui l’accueille monte dans son bateau, c’est qu’il a tous les traits de l’amabilité et de l’honnêteté. La parole fondamentalement humaniste de Tartuffe, c’est celle qu’on retrouve dans la Bible. C’est peut-être un vrai prophète qui laisse derrière lui un monde qui bascule, ou l’on ne sait plus distinguer la droite de la gauche, le haut et le bas.(…) J’aborde la pièce non a partir de l’hypocrisie, conçue comme un moyen, mais a partir du pouvoir de fascination que peuvent exercer certains êtres auxquels on ne peut résister, quand bien même on pressent qu’ils feront pleuvoir sur nous une tempête de folies. Ils passent un soir, qui sait s’ils ne repasseront jamais…
Il faut percevoir, sous l’âcre récit de Molière, sous ce portait navré, une longue faim de vivre, autant chez Tartuffe que dans la famille d’Orgon. Nous pouvons les comprendre, nous qui vivons en un siècle où tout nous invite à vivre à petits feux, de petites faims en petits désirs. Le tragique chez Molière, il faut s’y confronter en le traversant, en s’y mesurant. Mais il y a chez lui quelque chose de plus grand que la souffrance – qui est pourtant d’une effrayante précision chez lui –, c’est la joie.
Représentation avec audiodescription
Réalisation Accès Culture
Présentation du Pass Vaccinal obligatoire.
*Rens 02.32.40.70.40 ou sur www.theatredelarsenal.fr
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