Sélectionnez n'importe quel texte et cliquez sur l'icône pour écouter !

DISCOURS DE MARC-ANTOINE JAMET : RASSEMBLEMENT POUR LA PAIX 13 JUIN 2025

Discours de M. Marc-Antoine JAMET

Maire et conseiller départemental de Val-de-Reuil

Grand Rassemblement pour la Paix

Monument Mémoire et Paix à Val-de-Reuil

Vendredi 13 juin 2025 à 18 heures

Chers compatriotes, chers concitoyens, chers amis,

Dans notre Ville qui est une ville-refuge, une Ville née 30 ans après la seconde guerre mondiale, il n’est pourtant pas besoin d’« imaginer » la guerre pour la connaître. Les premiers Rolivalois fuyant leur pays, boat-people débarqués de l’« Ile-de-Lumière » avec Bernard Kouchner, l’ont vécue au Vietnam, au Cambodge, au Laos. D’autres, ensuite, sont venus du Liban, d’Irak ou de Libye. D’autres encore du Soudan, du Rwanda et du Congo. Certains, hier, de l’ex Yougoslavie ou d’Algérie, pendant la guerre civile, et, plus récemment, du Sahel livré au Groupe Wagner et aux dictatures militaires. Ensemble, en 20 ans, nous avons accueilli des Afghans, des Syriens, des Ukrainiens, chassés par les combats et qui se sont intégrés à notre commune. Ils savent le prix de la souffrance. Ils savent la valeur de la paix.

Dans notre Ville qui compte plus 70 nationalités et en est fière, ils ne sont pas venus trouver la discorde, le désordre et la division. Ils sont venus chercher du repos et de la réparation. Ils y ont trouvé la solidarité. Celle des associations et de la municipalité. Celle des églises et des mosquées. A nous, ils se sont confiés et nous en avons été différents, meilleurs, comblés. Avec nous, ils ont construit le « vivre-ensemble » qu’un repas partage, à plusieurs milliers, le 21 juin prochain, nous fera fêter. De ce calme, par eux retrouvé, nous avons, nous aussi, profité. Soyons à la hauteur de leur espérance. Soyons à la hauteur de notre héritage.

Alors il est bien que nous nous retrouvions, ce soir, dans l’enceinte de ce monument « mémoire et paix », à Val-de-Reuil, avec nos voisins, amis et alliés, comme nous l’avons fait pour soutenir les Ukrainiens, afin de rappeler la vérité sans attendre l’occasion, plus institutionnelle, moins spontanée, mais que nous ne manquerons pas, d’un 14 juillet rassurant et ensoleillé. Sans doute, même si nous sommes les premiers du département à agir ainsi, à organiser ce grand rassemblement pour la paix auquel vous êtes venus très nombreux, aurions-nous dû le faire plus tôt… !

Car toute guerre est haïssable, toute violence est condamnable. On ne peut opposer les morts aux morts. Ce serait les tuer, les assassiner une deuxième fois. Les victimes des pogroms du 7 octobre et celles des bombardements depuis un an sont les mêmes. Un Palestinien mort ne fera jamais ressusciter un Israélien mort. Ni l’inverse. L’escalade des armes n’est que celle des cimetières. Pas de macabre comptabilité : les vies ôtées à des femmes, des enfants, des vieillards, des malades ne se compensent pas selon les nationalités. Elles s’additionnent ! Faire la part des uns et des autres, c’est nier l’unité de l’Humanité. Il n’y a pas de sacrifice utile dans les combats. Il n’y a pas de hiérarchie dans l’abject et l’ignoble.

Quoi oserait dans ces conditions, qui serait assez minable et mesquin, qui manquerait à ce point de grandeur d’âme, d’intelligence et d’esprit, pour, si ce n’est pas cynisme, peser au trébuchet d’une boucherie les « avantages » et les « inconvénients » comparés d’un Gouvernement d’extrémistes qui ensevelit Gaza sous les bombes et d’une organisation terroriste qui instrumentalise et manipule les siens, boucliers de ses commandos sanguinaires, transforme des innocents en otages. Des démons et des déments !

Israël et la folie meurtrière de son premier ministre d’extrême droite est en train d’armer face à lui des orphelins, d’en faire des martyrs pour cent ans. Le Hamas, comme un poison, instille la peur, la vengeance et la haine dans les cœurs qu’il ne songe qu’à dominer. Ceux qui en payent le prix, ce sont les peuples israéliens et palestiniens.

C’est pourquoi, s’il ne fallait garder qu’un souvenir, qu’un enseignement, du jumelage que, à raison et son temps, Bernard Amsalem scella justement entre Val-de-Reuil et Meitar, c’est qu’il le fit pour la paix, pour la réconciliation, pour Izhak Rabine et Yasser Arafat, pour la réussite des accords d’Oslo, pour que deux peuples puissent vivre en paix, en sécurité, pourquoi pas, en complémentarité dans deux États, celui d’Israël et celui de Palestine aux frontières sûres, reconnues, protégées, au besoin, par la communauté internationale. Cet objectif est toujours le nôtre.

Le destin et l’avenir d’une véritable Ville de Gauche, ce n’est pas de condamner les massacreurs et d’exonérer les tortionnaires, ce n’est pas de trier les cadavres en décrétant, comme les trolls de l’internet, qu’il en est de bons et qu’il en est de mauvais. Ce n’est pas de ressasser le passé, ce n’est pas de multiplier les anachronismes, par inculture, par bêtise, par perversion, ce n’est pas de lancer l’anathème sur un malheureux jumelage disparu depuis 20 ans et qui, s’il avait encore existé, constituerait un espoir et non une infamie. C’est de refuser toutes les guerres, tous les conflits, le sang versé, les viols et la barbarie, entre les nations et les ethnies, entre les races et les religions, entre les genres et les générations. C’est le sens de notre protestation, de notre manifestation digne et sincère, juste et honnête, neutre et apolitique. Nous ne sommes pas les petites mains du jugement dernier. Nous ne séparons pas selon leurs opinions, la couleur de leur peau, leurs croyances ou leur carte d’identité, les vivants et les morts.

C’est la raison pour laquelle il faudra soutenir le Président de la République lorsqu’il proposera la reconnaissance par la France de l’État palestinien. 

En attendant, devant de tels enjeux qui nous dépassent, nous qui nous couchons tranquillement dans nos lits, chaque soir, il serait vain, il serait atroce, il serait odieux et, probablement, irresponsable, comme tentent de le faire à Val-de-Reuil, six mois avant les élections municipales, une députée parisienne de Seine-Maritime et un trublion narcissique, de mêler, conflit planétaire et compétition électorale, souffrances indicibles et publicité personnelle. Comment la honte ne les dévore-t-elle pas ?

Non, à nous de choisir le courage et d’accepter la complexité du débat, à nous de refuser le simplisme et de fuir la facilité. C’est notre devoir et notre honneur. Notre engagement aussi. Nous ne gagnerons rien à nous affronter, ni à nous insulter dans l’Eure, avec des opposants télétransportés depuis Paris. Nous perdrions tout à nous haïr, à ne pas nous écouter. Nous ne sommes pas obligés de nous détester et de nous mépriser alors que le vrai danger, celui que ces querelles déclenchées veulent masquer, le danger des extrêmes qui n’ont que faire de trouver des solutions aux malheurs du Moyen-Orient, est déjà programmé.

Parce que nous sommes républicains, démocrates, citoyens. Parce que, dans la commune la plus pauvre de Normandie, nous nous battons au quotidien pour la liberté, l’égalité, la fraternité, mais aussi pour la solidarité, la laïcité et la parité. Parce que nous sommes humains, nous affirmons nos valeurs, pour ici comme pour là-bas : la paix pour tous et le respect pour chacun.

C’est notre Histoire. C’est notre avenir. C’est notre seul chemin.

Vos actualités rolivaloises

Mode d’emploi : Utilisez la barre de recherche pour retrouver un article particulier, utilisez les catégories pour une thématique, cliquez sur les numéros de page pour remonter dans le temps.

    Partagez :
    Partagez :

    Cin'été : Du 14 juillet au 15 août - Ancien terrain de Bicross, face à la plaine Saint-Jean - Gratuit et ouvert à tous : le programme ici

    Assistance Cyber en Ligne

    Sélectionnez et écoutez