Projets de rénovation urbaine – 2011


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Dernière revue de projets ANRU à Val-de-Reuil
2001-2011 : dix ans de renouvellement urbain et toujours des projets dans la ville nouvelle

Vendredi 16 septembre aura lieu sur l’esplanade de la Mairie de Val-de-Reuil, à partir de 14h00, la dernière des revues de projets ANRU du cycle de rénovation urbaine lancé il y a 10 ans par Claude Bartolone, Ministre de la Ville, et Marie-Noëlle Lienemann, Ministre du Logement, amplifié par Jean-Louis Borloo, Ministre de la Ville. Cette réunion sera placée sous la présidence de Mme Fabienne Buccio, Préfète de l’Eure, et se tiendra en présence de M. Patrick Gaubert, Président du Haut Conseil à l’Intégration.
Elle sera l’occasion, avec l’ensemble des professionnels et des partenaires du renouvellement urbain, de faire le bilan du processus engagé sur la ville depuis 2001. Rétrospectivement, il est clair qu’il a constitué le principal axe de travail de la municipalité sur cette période. Il s’agit donc de tirer le bilan de la décennie passée, mais aussi d’envisager la décennie à venir.
Car, à cette occasion, comme un signe prometteur, sera lancé le premier comité de pilotage du « plan stratégique local » de Val-de-Reuil, démarche inédite conjointe à l’ANRU et à l’ACSE  et qui vise imaginer la suite à donner au processus de renouvellement urbain. Val-de-Reuil est, parmi les 390 villes à avoir signé une convention ANRU, parmi les 100 villes dont la convention arrive à échéance, l’un des 10 seuls sites retenus pour cette expérimentation. Le comité de pilotage lancé vendredi 16 septembre sera le premier en France. Pour la Ville, pour ses équipes et pour ses habitants, c’est une récompense, celle du travail accompli depuis dix ans, c’est un encouragement, celui à continuer d’y consacrer ses forces et son énergie, c’est un signe, celui qui marque le succès partout reconnu de cette opération difficile, c’est un espoir, celui de l’obtention de nouveaux crédits dans le cadre d’un Programme national de rénovation urbaine de deuxième génération (PNRU 2) qui pourrait être annoncé par le Ministre de la Ville au mois d’octobre.

Qui a financé l’ANRU de Val-de-Reuil ?

Alors que le programme s’achève, c’est une question fondamentale. Les bailleurs sociaux ont financé leurs opérations respectives –essentiellement de la réhabilitation de logements- pour un montant total de 33 millions d’euros, mais c’est l’Agence nationale pour le renouvellement urbain qui s’impose comme le premier financeur de la rénovation urbaine de Val-de-Reuil avec 28,6 millions d’euros. La Ville de Val-de-Reuil vient en deuxième position, à hauteur de 10,8 millions d’euros, puis les collectivités locales partenaires : le Conseil général de l’Eure qui a financé 8,4 millions et la Région Haute-Normandie 4,3 millions d’euros. La Communauté d’agglomération Seine-Eure a financé 5,5, millions d’euros, auxquels s’ajoutent les 1,2 million provenant de l’excédent de l’Etablissement public de la Ville nouvelle. Il faut également comptabiliser, entre autres, les contributions du FEDER (malgré les fonds perdus pendant la brève période où la Ville ne gérait plus le projet) et de la Caisse des dépôts et consignations. Le coût global de l’opération est estimé en fin de convention à 93,4 millions d’euros.
 
Grâce à ces financements, ces dix années ont permis à la ville de se transformer, se recoudre, se moderniser et à ses habitants de se projeter vers l’avenir. Ceux-là se sont vus offrir une deuxième chance qui était aussi une réponse aux quatre objectifs fixés par l’ANRU : réhabiliter les logements et éviter la dégradation sociale, revaloriser l’ensemble urbain et faire de la dalle un espace de convivialité, modifier les équipements publics pour améliorer le cadre de vie, aider les publics en difficulté. Le renouvellement urbain à Val-de-Reuil a ceci de spécifique qu’il a porté, chose rare, sur un centre-ville, qui plus est d’une ville nouvelle. Val-de-Reuil, ville classée parmi les dix villes les plus pauvres de plus de 10 000 habitants, a gagné le droit d’envisager son développement avec optimisme.

Réhabiliter les logements et éviter la dégradation sociale

Avec un taux de réalisation supérieur à 90%, les 53 opérations retenues au titre du renouvellement urbain à Val-de-Reuil ont en effet permis de donner un nouveau visage à la ville. L’effort premier a porté sur le logement : 217 démolitions, 101 constructions de logements neufs, la réhabilitation de 2 035 logements sur les 4 867 existants (soit 40% de l’habitat défini dans le périmètre de l’ANRU sur Val-de-Reuil). Cette dynamique a généré un phénomène d’entrainement puisque 1 124 logements ont eux aussi été réhabilités hors ANRU. Ce sont donc 3 273 logements qui ont été réhabilités en dix ans, soit 67% de l’habitat de la ville.
Au-delà du travail réalisé par les bailleurs sociaux (Eure Habitat, IBS, Siloge, etc.) qui jadis, rappelons-le, avaient déserté la ville, Val-de-Reuil a retrouvé un marché dynamique d’accession à la propriété : 580 logements neufs ont été construits et 1 000 autres sont en projet. La ville tend désormais vers une mixité du logement puisque de 93% de logements sociaux en 2011, cette proportion a été réduite à 62%. Un cercle vertueux s’est ainsi enclenché, que l’on retrouve dans les chiffres d’une démographie en expansion, la plus dynamique des communes de l’Eure.  

Revaloriser l’ensemble urbain et faire de la dalle un espace de convivialité

L’espace public a également bénéficié du renouvellement urbain. 48 200 m² de voirie ont été réhabilités. 40 000 m² d’espaces verts ont été créés et 500 arbres ont été plantés. Un « jardin sportif » a été implanté au cœur de ville, ainsi qu’un nouveau parc, le parc des cerfs-volants.
Le chantier de la dalle fut central. La rue Grande, transformée en promenade paysagère et arborée en est le symbole. Un symbole de tranquillité. De sécurité. De sérénité. La dalle redevient un lieu où l’on se promène. Les meilleurs architectes, Philippe Vignaud, Jean-Jacques Ory, Manuel Guislain et bien d’autres nous y ont aidés.

Modifier les équipements publics pour améliorer le cadre de vie

1 167 logements ont été équipés de l’eau chaude sanitaire solaire et ont également bénéficié d’isolation thermique. Certains sont désormais considérés comme les logements les plus écologiques de l’Eure. Le chauffage au gaz en attendant la fibre optique a fait son apparition. Les paraboles individuelles ont été remplacées par des paraboles collectives. Des parkings sous-terrain ont été rénovés et sécurisés. L’ancien éclairage public, onéreux et peu esthétique, a été remplacé par des candélabres télé-gérés de façon à réduire, de 30%, la consommation énergétique de la ville.
La diversification des services publics a fait l’objet d’une attention prioritaire. Un commissariat de police a été créé, tandis que le centre de secours incendie rejoignait la Ville. Nombre de crèches, écoles, collèges et lycées a été réhabilité. Le collège Alphonse Allais, comme le fut l’école Louise Michel par l’architecte Jean-Michel Wilmotte, fut entièrement reconstruit. Le lycée Marc Bloch, réhabilité par Patrick Mauger, est régulièrement classé 1er lycée du département de l’Eure.
Les espaces culturels ont également profité de ce programme de renouvellement urbain. La création d’une école de musique moderne servant également de lieu d’enregistrement pour les musiciens professionnels et amateurs, tout comme la réhabilitation intégrale de la médiathèque au cœur de la dalle, où les ouvrages sont aujourd’hui gratuits pour l’ensemble des habitants de l’agglomération, en sont des exemples phares.  

Aider les publics en difficulté

La réhabilitation des logements a contribué dans le cadre du renouvellement urbain à l’insertion des habitants et répondu à une demande de logement très forte qui a été accompagnée par les services sociaux de la ville d’une politique de maintien dans les lieux. 6 postes de médiateur ont été créés en emplois-passerelles pour encourager un dialogue entre les habitants et les représentants des institutions et pour développer de nouvelles modalités d’animation et de prévention auprès des jeunes. Des permanences hebdomadaires ont été instaurées pour recevoir les habitants désireux d’obtenir des informations ou d’expliquer leurs éventuels problèmes liés à la durée des travaux. Un programme d’insertion a été mis en œuvre avec la création de 20 emplois sur les chantiers ANRU de la ville.

Toujours des projets pour aujourd’hui et demain : vers un PNRU 2

La ville de Val-de-Reuil a encore de grands chantiers en cours avec, par exemple, son extension vers l’est. Plusieurs projets incarnent ce mouvement dont la construction de l’éco-village des Noës, un projet novateur de 100 logements conçus en basse consommation, zéro énergie et sans aucun impact sur l’effet de serre, avec, entre autres équipements, une nouvelle crèche entièrement écologique. Parce que la ville se prolongera jusqu’à ses pieds, la gare SNCF sera totalement rénovée à l’horizon 2013 et des bureaux autour devraient y être implantés. La première pierre du nouveau centre technique municipal, à proximité de la gare, dessiné par l’architecte américain James Cowey, sera posée à l’automne. Comme le futur théâtre de l’Arsenal, d’une capacité de près de 600 places qui deviendra le premier théâtre de l’Eure, cet équipement marquera l’entrée de la ville dans une nouvelle aire géographique mais aussi, par conséquent, dans une nouvelle ère, tout court.
L’harmonisation des quartiers rénovés et de ceux qui ne le sont pas encore est un objectif fondamental en termes de cohésion. Le quartier du Mail fera ainsi l’objet de toutes les attentions. Construit sur les mêmes principes que le Germe de Ville rénové, confronté aux mêmes problèmes que ce dernier il y a dix ans, avec une population socialement exposée, ce quartier serait la priorité d’un éventuel PNRU 2 à Val-de-Reuil.
La problématique d’harmonisation est la même s’agissant de l’état des logements. Il faut s ‘appuyer sur la réussite de ces dix ans pour rétablir un équilibre entre les 67% de logements réhabilités et les 33% restants (1 594 logements). La Garancière, un immeuble très détérioré où vivent de nombreuses familles immigrées devra faire l’objet d’une réhabilitation générale : requalification de la façade, des parties communes et des appartements, puis évolution énergétique. Plus qu’un symbole, ce bâtiment reste un point noir non résolu par la première vague de renouvellement urbain.  
Un nouveau projet social devra être mis au service de la poursuite du renouvellement urbain. Le centre communal d’action sociale a lui aussi été et sera réhabilité afin d’accueillir les habitants dans de meilleures conditions. Au-delà, des projets concrets, d’ingénierie et de pratique sociales seront déclinés en matière d’intégration, d’apprentissage de la langue, d’éducation, de santé, de parentalité, de lutte contre les discriminations.
Le retour de l’activité économique dans les quartiers de Germe de Ville sera une des clefs du développement futur de la ville. La transformation d’un des bâtiments actuellement les plus dégradés, l’ancien Foyer des quatre soleils, en un hôtel d’entreprises en plein cœur des logements de la dalle, y attirant de l’activité et accueillant avocats, médecins et très petites entreprises, montre la voie. Les travaux débuteront dans les semaines à venir. Le développement du commerce est également ciblé dans les axes de travail d’un futur PNRU 2.  
La ville s’est engagée dans la mise en place d’un grand réseau de fibre optique. En choisissant de prendre cette direction, Val-de-Reuil renoue étroitement avec son histoire faite de croyance dans l’innovation et le progrès technique. La fibre permet d’offrir aux habitants un vaste champ de services, dont l’étendue des possibilités n’est pas finie.   

Objectif 20 000 habitants

Ce sont là autant d’évolutions destinées à offrir à Val-de-Reuil le dynamisme nécessaire pour atteindre l’objectif démographique qu’elle s’est fixée, le seuil des 20 000 habitants. Ce n’est pas un objectif de communication. C’est le seuil d’équilibre fiscal que la ville atteindrait, pour la première fois. La municipalité n’ayant procédé à aucune augmentation d’impôts en 10 ans, l’enjeu démographique n’en est que plus central. Il permettrait qui plus est le retour d’une classe moyenne à Val-de-Reuil qui permettrait de partager davantage le poids des difficultés.  
Ces dix dernières années, le renouvellement urbain a permis à la ville nouvelle de reprendre son souffle. Les dix années à venir doivent nous permettre de « continuer Val-de-Reuil » en ayant les mêmes ambitions qu’avaient jadis ses fondateurs. Celles d’une ville moderne, humaine, aux fonctions multiples. Celles aussi d’une certaine normalité à laquelle les Rolivalois, si chahutés depuis trente-cinq ans, ont désormais droit. Notre feuille de route doit concilier l’utopie originelle et la banalité du quotidien. Nous en prenons semble-t-il le chemin.
 

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